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104 LA PÉRIODE RÉVOLUTIOXXAIIŒ (1765-1788)

d’innombrables articles de journaux et rédigea d’importants documents dans un style clair et qui portait. Quand il se mêlait d’être sarcastique, comme en 1778, lorsqu’il composa une courte adresse aux commissaires de Sa Majesté ayant à leur tète le comte de Garlisle, il se montrait digne de Swift ou de Junius. Mais les Américains ont toujours eu un bon naturel, et nul doute qu’ils n’aient préféré la satire plus aimable de Francis Hopkinson, Pretly Story (1774), laquelle, s’inspirant de Vllistory of JoJin Bull, d’Arbuthnot, présente avec simplicité une allégorie où se déroulent les faits et gestes du roi et du Parlement, son épouse, dans leur antique manoir, l’Angleterre, et leur nouvelle ferme, l’Amérique. Ce troisième appel à la classe dominante, l’agriculture, eut beaucoup de vogue ; nous aurons plus loin l’occasion de revenir sur le compte de son versatile auteur.

Les mesures et les propositions du premier Congrès Continental soulevèrent des protestations indignées de la part de royalistes tels que Seabury et Léonard ; ce dernier ne s’affirma guère bon prophète lorsqu’il assura qu’il faudrait un miracle pour que les colons réussissent à gagner une seule bataille. Des Whigs tels que Hamilton et John Adams répliquèrent aussitôt ; et des poètes satiriques tels que Philip Freneau et John Trumbull se mirent également en campagne contre les Tories. La plus importante recrue pour la cause révolutionnaire fut cependant, sans contredit, cet étonnant composé de pur génie et de philistinisme, Thomas Paine (1737-1809), qui en 1774 fit voile vers l’Amérique avec l’intention d’y refaire une fortune des plus compromises. Une lettre de Franklin lui permit de trouver à s’employer à Philadelphie, et il y fit rapidement son chemin, surtout