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de New York. L’incendie reprenait de plus belle et John Dickinson écrivait ses lettres dans l’inlention de ramener le calme de part et d’autre et d’examiner posément des questions d’une grave importance pour la cause de la liberté de l’homme et pour celle de l’unité anglo-saxonne. Nous avons vu qu’il eut de nombreux lecteurs. Franklin, Voltaire et Burke font de lui un grand éloge. Quelques années plus tard, il eut l’honneur de rédiger le plus important des rapports officiels, celui par lequel le premier Congrès Continental témoigna devant l’Europe impartiale que les provinces américaines étaient susceptibles de produire des hommes d’Etat dignes de rivaliser avec les meilleurs de tous les temps et de tous les pays. Si, au point de vue politique, Dickinson a été le plus grand écrivain national qui ait précédé la Déclaration d’Indépendance, son influence n’est pas à comparer à celle du brillant avocat et politicien du Massachusetts, Samuel Adams. Longtemps Adams ne fit que de la politique locale, ce qui eut pour résultat de développer en lui des qualités personnelles — celles par lesquelles un homme est ce que nous appelons aujourd’hui un « boss » — et l’on peut expliquer par la le peu d’impression qu’il fit comparativement sur l’imagination populaire. Le talent de Dickinson fut un peu trop délicat, celui d’Adams un peu trop grossier, peut-être, pour exprimer exactement et de façon durable les pensées et les aspirations du peuple. Mais, comme le grand orateur virginien Patrick Henry, Adams se mit h la portée des masses et plus on examine sa vie, plus on en vient à le considérer, au moins pour la Nouvelle-Angleterre, comme le fontcntateur des mouvements compliqués de la décade qui précéda la Déclaration d’Indépendance. C’est aussi un écrivain, en même temps qu’un politicien. Il écrivit