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98 LA PERIODE HÉVOLUTIOXXAIRE (1765-1788)

sa passion patriotique ; trompant toute surveillance, il alla se battre à Bunker Hill. Trois ans plus tard il trouva le trépas soudain qu’il avait souhaité — il fut frappé par la foudre et mourut sur le coup.

L’historien qui fait autorité en matière de littérature américaine de l’époque révolutionnaire, le professeur Tvler, consacre deux grands in-octavos aux vingt années comprises entre 1763 et 1783. Il n’est pas besoin de dire que l’intérêt porté à la plupart des écrivains et des livres

— ou plutôt des pamphlets — si minutieusement étudiés, est historique et politique bien plus que littéraire. Nous passons donc rapidement sur cette période.

On trouve, parmi les auteurs de pamphlets, déjeunes avocats ambitieux, comme John Adams, plus tard second président des Etats-Unis, et des juristes de haut rang comme Daniel Dulany. En résumé, les discours, les essais de journaux, les pamphlets, auxquels donna naissance l’Acte du Timbre, prouvèrent que les colonies étaient plus intimement unies entre elles que ne l’avait laissé supposer leur histoire antérieure ; l’état d’esprit colonial cédait la place à ce que Ton pourrait appeler par comparaison l’esprit national.

Les sermons de nombreux prédicateurs le montrent également, et c’est un fait dont il n’y a pas lieu de s’étonner, pour la Nouvelle-Angleterre du moins, si nous nous rappelons la part considérable du clergé dans les affaires. Ainsi Jonathan Mayhew (1720-66), de Boston, bien que sentant qu’il était de son devoir de se réjouir de l’apaisement provisoire amené dans l’esprit du peuple par l’abrogation de l’Acte du Timbre, écrivit, peu de temps avant sa mort prématurée, à Otis, que les colonies ne devaient pas s’endormir car elles auraient probablement « toujours quelque ennemi vigilant en Grande-Bre-