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raire des colonies américaines avant la Révolution. Sans doute, la littérature anglaise, de 1050 à 1200, possède elle aussi de formidables qualités soporifiques. Nous laisserons à de savants spécialistes le soin de décider sur ce point.

Qu’il nous suffise de rappeler que la Grèce offre presque aussitôt à celui qui l’étudié la figure d’Homère, alors que l’Amérique n’a que le Bay Psalm Book.

Pourtant, la littérature qui est représentée dans la prose par les noms de Cooper et de Hawthorne, dans la poésie par ceux de Longfellow et de Whittier, et, dans les deux ensemble, par les noms d’Emerson, de Lowell et de Poe, doit être étudiée à la clarté — ou, si l’on veut, à l’obscurité — de la pseudo-littérature qui s’honore des noms rien moins que cosmopolites de Mrs. Bradstreet, de Michael Wigglesworth et de Cotton Mather.

En examinant l’histoire de la littérature coloniale ou, plus généralement, l’histoire même des colonies, le lecteur devra surtout fixer son attention sur deux centres d’influences, la Virginie et le Massachusetts, quoique la Pennsylvanie commence à prendre de l’importance après que Franklin se fût retiré à Philadelphie. Deux sortes d’influences ont rayonné de ces deux groupes que nous avons désignés sous les noms de « Cavaliers » et de « Puritains ». Bien que beaucoup de faux jugements aient été portés sous le couvert de ces noms, leur utilité ne laisse pas d’être trop flagrante pour qu’on les repousse avec mépris. Aussi bien est-il parfaitement correct d’employer le terme de « Cavaliers » à l’égard des colons de Virginie, quoiqu’ils ne fussent pas tous de bonne naissance et que plus d’un présentât les traits distinctifs d’un « Puritain » ; il est aussi suffisamment juste d’user de la dénomination de « Puritains », à