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qu’on l’observe à la loupe, quand il est plat, ou quand il est formé en cone tronqué, on y découvre quelques fois un petit trou. Il est représenté en grand dans la Figure 1. de la Pl. V.[1].

Je n’entrerai point à présent dans le détail de l’usage de ce bout antérieur des Polypes, qui, comme on le voit, peut s’ouvrir. & se fermer. Mon but n’est que d’en donner ici une description générale. J’avertirai seulement que l’ouverture qui est à cette extrémité antérieure sert de bouche aux Polypes. C’est donc de leurs lévres que sortent les bras[2], & c’est de la forme que prennent ces lévres en s’étendant & en se contractant, que dépendent les différences que j’ai remarquées dans le bout antérieur, ou, pour parler autrement, dans la tête des Polypes : car après avoir dit ce que je viens de dire, je puis lui donner ce nom.

L’occasion se présente ici naturellement, de comparer nos Polypes d’eau douce avec les Polypes de mer, & de justifier, par le rapport que leur structure extérieure a avec celle de ces Animaux marins, le nom qui leur a été donné. Les pieds ou bras des Polypes marins sont placés à leur tête & autour de leur bouche, & l’on est à présent en état de juger, que telle est aussi la situation des pieds ou bras des Polypes d’eau douce. Les uns & les autres se servent de ces parties pour marcher, & je ferai bientôt voir que, de même que les Polypes marins, ceux d’eau douce s’en fervent aussi pour arrêter leur proie, & pour la porter à leur bouche.

La bouche de nos Polypes s’ouvre dans leur esto-

  1. a
  2. PL. IV. Fig. 4. 5. 6.