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Il est très apparent, que ce que Mr. de Reaumur dit des causes de l’adhésion de l’Oeuil de bouc, convient aussi à celle des Polypes. Quelque polis que soient les corps sur lesquels ils s’attachent, le verre par exemple, ils ont encore assez d’irrégularités, pour que le Polype puisse, par la pression, y engrainer des parties de sa peau extrémement petites, & cet effet, joint avec celui de la matiére visqueuse, peut servir à expliquer leur adhésion, quoique cependant je ne voudrois pas répondre qu’elle n’eut encore d’autres causes.

Il paroit certain que les Polypes ont de la matiére visqueuse. Lorsqu’on les met à sec sur la main, & qu’on les manie, ils ne semblent composés d’autre chose que d’une pareille matiére ; il semble que l’on manie un peu de glaire.

Il est certain que le corps des Polypes est chagriné, & même bien garni de petits grains ; mais je ne voudrois pas décider que l’usage de ces grains, où leur seul usage, consistât à fournir aux Polypes de la matiére visqueuse ou de l’eau, suivant qu’ils veulent s’attacher ou se détacher, ou lorsqu’ils veulent saisir ce que leurs bras rencontrent, ou le lâcher quand ils le tiennent.

J’ai déja désigné plusieurs fois les Polypes de la premiére espéce par leur couleur, je les ai appellés les Polypes verds : Ceux des deux autres espéces sont ordinairement d’un brun rougeâtre, lorsqu’on les tire des fossés où ils se sont nourris. Les Polypes à longs bras approchent quelquefois d’un rouge couleur de chair.

Il est impossible de désigner d’une maniére préci-