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ont mangé : c’est ce que l’on comprendra mieux par ce que je dirai dans la suite. Si le Polype qu’on veut changer d’eau est fixé contre les parois d’un poudrier, & que ce poudrier, n’ait pas besoin d’être nettoié, il suffira de jetter l’eau qui est dedans. Quelque rudement qu’on la verse, elle n’entrainera point le Polype, il restera attaché au verre. On jugera encore mieux de la force avec laquelle il tient contre ce verre, en y mettant de nouvelle eau. L’effort de l’eau qui tombe dans le verre en assez grande quantité, de plusieurs pouces de hauteur, & l’agitation où celle qui tombe tient l’eau qui est déja dans le poudrier, ne suffisent pas ordinairement pour détacher le Polype. Son bout antérieur est simplement emporté de tous côtés par cette eau agitée, mais le bout postérieur ne quitte point le verre. Il est aisé de concevoir que, pour résister à un pareil effort, il doit être attaché avec assez de force.

Cette adhésion est volontaire. On a vu ci dessus, qu’un Polype attache & détache successivement, en marchant, les deux extrémités de son corps & ses bras. Il est donc le maitre de vaincre cette force avec laquelle il est attaché. Il s’agit de savoir s’il la surmonte par un effort, ou par quelqu’autre moien. Les Polypes sont des Animaux trop petits, pour qu’on puisse faire sur eux des Expériences bien süres à cet égard.

Mr. de Reaumur en a fait, avec sa sagacité ordinaire, sur l’adhésion de l’Oeuil de bouc. Après en avoir assigné les principales causes, il applique ce qu’il a dit de l’adhésion de ce Coquillage, à celle des jambes