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dans les grandes eaux : c’est même ce qui en donne les premiéres idées. Ils passent de dessus les Plantes, ou de dessus les autres corps auxquels ils sont attachés lorsqu’on les tire de l’eau, sur le fond ou sur les côtés du verre dans lequel on les met. Ils montent le long des côtés, jusqu’a la superficie de l’eau, passent sous cette superficie, s’y arrêtent, ou la traversent en marchant, & vont sur l’autre côté du verre, qu’ils parcourent ensuite.

Comme les Polypes font leurs pas très lentement, & mettent souvent un intervalle assez considérable entre chaque pas, ils emploient beaucoup de tems pour parcourir un petit espace. À juger par le grand nombre que j’ai tenu dans des verres, sept ou huit pouces de chemin sont une bonne journée d’Eté pour les Polypes. Lorsqu’il fait moins chaud, ils sont encore plus lents ; & par conséquent ils avancent moins. Des trois espéces que je connois, les Polypes verds sont les plus vifs. Quoiqu’ils fassent leurs mouvemens avec lenteur, on peut dire qu’ils les font vite, en comparaison des Polypes des deux autres espéces.

Pour juger comment un Polype se soutient à la superficie de l’eau, il suffit d’examiner à la loupe avec attention l’extrémité postérieure d’un de ces Animaux qui y sont suspendus[1]. Cette extrémité est hors de l’eau, elle est à sec au fond d’un petit creux[2], dont elle même forme le fond, & dont l’eau forme les bords : & pour se persuader que cette circonstance est absolument nécessaire pour que le Polype puisse être soutenu à la superficie de l’eau, il n’y a

  1. PL. I. Fig. 4. b.
  2. b. & PL. III. Fig. 11. b. & c.