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toient en effet. Je vis bientôt avec étonnement, & avec un vrai plaisir, que ces fils si longs & si déliés partoient du bout antérieur des Polypes, en un mot, que c’étoient des bras. Comme il y avoit beaucoup de Polypes dans le verre, il étoit très garni de ces bras, dont les uns étoient à peu près disposés en ligne droite, & les autres serpentoient & faisoient toute sorte de tours & de détours. Ils vont en diminuant depuis leur origine jusqu’a leur extrémité, comme ceux des autres espéces. Ceux ci ne sont pas plus épais à leur origine, que ceux des Polypes de la seconde espéce, & lorsqu’ils sont étendus, ils surpassent autant en finesse ces derniers vers leur extrémité, qu’ils les surpassent en longueur. J’ai vu des Polypes de la troisiéme espéce, dont les bras avoient huit pouces & demi de longueur. On peut juger par la Figure 3. de la PI. I., qui représente ces bras au naturel, de l’effet qu’ils font lorsqu’ils sont bien étendus.

On comprend facilement que, pour voir ces bras s’étendre au point dont je viens de parler, il faut que les Polypes soient dans de grands verres. J’en ai mis dans un verre dans lequel ils pouvoient les étendre en droite ligne, jusqu’à la longueur de dix pouces, mais je ne les ai vus atteindre qu’à celle de huit pouces & demi[1]. Je ne veux pourtant pas décider qu’ils ne puissent s’étendre davantage. Je les ai comparés à des fils d’Araignée par rapport à leur finesse. S’ils ne sont pas, près de leur extrémité, aussi déliés que ces fils, il s’en faut très peu. Il n’a pas été possible de les représenter aussi fins qu’ils sont, dans les Figures qui sont jointes à cet Ouvrage, ni d’exprimer d’u-

  1. PL. I. Fig. 3.