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contraire, ne poussent que successivement. Il leur en vient même de nouveaux longtems après leur naissance. Ce Fait nous découvre d’une maniére bien sensible, une raison de l’inégalité du nombre des bras qui se trouve entre différens individus de la même espéce de Polypes. Je ne m’en fuis pas tenu là. Il se pouvoit que, quoique les bras des Polypes ne poussassent pas tous en même tems, ils parvinssent enfin tous au même nombre, qui fût le nombre naturel de leurs bras. Mais mes Observations m’ont appris précisément le contraire. Je n’ai trouvé aucune règle dans l’accroissement du nombre des bras des Polypes, & je ne les ai point vus parvenir au même nombre.

J’en reviens à présent au corps des Polypes, qui est représenté étendu dans les Figures 1. 2. 3. & 4. de la Planche I. Il est, comme celui de plusieurs Animaux très connus, susceptible de différens degrés d’extension & de contraction. Le corps d’un Polype peut se contracter au point qu’il ait qu’une ligne de longueur, ou environ[1]. Par exemple, le Polype représenté dans la Figure 3. de la Planche I., peut, en se contractant, devenir comme celui de la Figure 6. La grandeur d’un Polype contracté varie suivant l’espéce, & suivant la taille de chaque Polype en particulier. Son corps, soit en se contractant, soit en s’étendant, peut s’arrêter à tous les degrés imaginables, depuis la plus grande extension, jusqu’à la plus grande contraction. Un Polype peut, par conséquent, varier extrémement la longueur de son corps. S’il étoit nécessaire qu’il l’étendit autant qu’il est possible, ou bien jusqu’à un cer-

  1. PL. I. Fig. 5. & 6.