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redoubler mon attention, & de tâcher de découvrir dans les Polypes quelque propriété plus caractéristique.

Tous ceux qui se sont appliqués à comparer les Plantes & les Animaux, & qui ont pu juger des grands rapports qui se trouvent entre ces deux classes de corps organisés, ont senti la difficulté qu’il y a à marquer précisément les Caractères propres qui les distinguent l’une de l’autre. Les reflexions que j’entendois faire, & que je faisois sur cette matiére, ne servoient pas peu à me confirmer dans le doute où j’étois à l’égard des Polypes, & à m’engager à chercher en eux de nouvelles propriétés propres à m’en tirer. Une autre chose, que j’avois apprise depuis peu, y contribua aussi-beaucoup. C’est la découverte faite sur les Pucerons.

Mr. de Reaumur a soupçonné, il y a longtems ; que ces petits Animaux pouvoient multiplier sans s’être accouplés depuis leur naissance. Mr. Bonnet entreprit, dans le mois de Mai de l’année 1740. de s’assurer de ce Fait. On a vu dans le treiziéme Mémoire du sixiéme Tome de l’Histoire des Insectes de Mr. de Reaumur, le succès que l’attention & la sagacité de Mr. Bonnet ont eu. Il a trouvé, & prouvé par des Expériences faites avec toutes les précautions requises ; qu’un jeune Puceron multiplioit, quoique tenu, depuis le premier instant de sa naissance, dans une parfaite solitude. Mr. Lyonet aiant entrepris, dans le mois de Juillet de la même année 1740, de faire sur les Pucerons la même Expérience que Mr. Bonnet, eut le même succès que lui. J’appris le succès