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immobile. Ce n’est pas qu’il ne put se mouvoir, mais je n’en savois rien alors.

Avant que d’aller plus avant, je dois, pour pouvoir me faire entendre, décrire ici en général la figure de ces Animaux. Leur corps a b[1] est assez délié. D’une de ses extrémités a, sortent des cornes a c, qui servent de pieds & de bras, & qui sont encore plus déliées que le corps. J’appelle l’extrémité a antérieure, parceque c’est là qu’est la tête du Polype, & je donne le nom de postérieure à l’extrémité opposée b. Lorsque je parlerai des parties formées par la coupe transversale d’un Polype, j’appellerai premiére partie, celle où sera la tête, seconde partie la suivante, & ainsi de suite.

Je n’ai pas d’abord trouvé les trois espéces de Polypes à bras en forme de cornes dont je ferai mention dans cet Ouvrage. C’est la plus petite que j’ai connuë la premiére[2]. Les Polypes de cette espéce sont d’un assez beau verd. C’est d’eux qu’il s’agit à présent. Il y en avoit plusieurs dans le grand verre dont j’ai parlé, & dans un autre où je mis aussi des Plantes aquatiques.

Les premiéres fois que je considerai ces petits corps, je les pris pour des Plantes parasites, qui croissoient sur les autres Plantes. Ils étoient dans l’attitude de ceux qui sont représentés dans la Fig. i. de la premiére Planche.

Ce fut la figure de ces Polypes, leur couleur verte, & leur immobilité, qui me firent naître cette idée de Plante. C’est aussi la premiére qu’ils ont réveillée

  1. PL. I. Fig. i.
  2. Fig. i.