Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pétées en leur particulier, peuvent, sans contredit ; être mises au nombre des meilleurs juges. Il y en a dont le nom, connu depuis longtems, peut former seul une Autorité.

Mais quoique j’eusse, dans ce Païs, des témoins excellens à portée d’être instruits, j’aurois été blâmé avec raison, si j’avois tardé à m’appuier du témoignage du grand Observateur qui fait l’ornement de la France & de son Siécle. Si je n’avois pas eu déja le bonheur d’être en correspondance avec lui, ç’auroit été une raison suffisante de le prier de m’accorder cette faveur, pour le mettre en état de juger de mes Observations, & de voir par lui même. Je n’ai pas besoin d’avertir que je parle de Mr. de Reaumur. Il n’y a personne qui ait quelque gout pour l’Histoire Naturelle, qui ne fasse ses délices de ses Ouvrages ; & il n’y a aucun Observateur dont les recherches ayent eu quelque succès, qui ne se fasse un devoir & une gloire d’avouër, qu’il en est redevable au gout que ces Ouvrages lui ont inspiré, & aux grandes leçons qu’il y a trouvées.

Après avoir fait la découverte de la premiére des propriétés singuliéres que m’ont fait voir les Insectes dont je vais parler, un de mes premiers soins a donc été d’en faire part à Mr. de Reaumur ; & j’ai continué de lui communiquer celles que j’ai faites dans la suite. Je lui ai outre cela envoié de ces Animaux ; & sur ceux là, & sur d’autres qu’il a trouvés en abondance autour de Paris, il à tenté la plupart des Expériences que j’ai faites. Mr. de Reaumur a donné à ces Animaux le nom de Polypes. Je ferai