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Trouées dans les Novales

Le petit hameau, jailli des Bois-Francs par le mystère de la hache et de la croix, ne se demande pas si quelqu’un l’observe. Il sait que Dieu le voit et cela lui suffit. Il donne ce qu’il a, sans arrière-pensée, et surtout sans cette honte singulière que la ville appelle faussement le respect humain. Chercher l’âme de nos colons et pionniers en dehors de leur profonde candeur religieuse c’est négliger le plus noble secret de leur vie travailleuse, c’est enlever à leur histoire, à l’histoire de tout le pays, la seule cause vraie de la survivance française et catholique.

Revenons au cortège.

La prose latine alterne avec les cantiques en langue courante.

Les voix, pour la plupart, sont très justes, même très belles. Cependant, deux ou trois chantres, qu’il est impossible d’élaguer, chantent faux à faire frémir. Personne n’ose s’en apercevoir.