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Le Petit Chantre

brindilles que l’air froid attire vers la cheminée.

Petit Paul est dans le banc familial, songeant que pour la première fois depuis quatre ans il ne chantera pas à la messe de minuit, et cette pensée l’attriste profondément. Il touche le bras de sa mère et fait comprendre à la femme agenouillée qu’il veut aller prier à la Crèche. La mère entend sans difficulté le désir de son fils. Elle s’efface et le laisse sortir du banc.

Un instant l’office est troublé par la marche du petit dans l’allée. Des gars pourtant robustes s’essuient les yeux. Les chantres, instinctivement, font mine de préparer un siège à Petit Paul, mais lui esquisse de la tête un Non douloureux, et tourne à gauche devant la balustrade. Il va se jeter aux pieds de la Crèche, et le front dans les mains, il sanglote misérablement.