Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
Trouées dans les Novales

À la campagne surtout, l’onction chrétienne produit comme autrefois des merveilles, et sans interroger l’arcane des moutiers antiques, il est possible de connaître des faits que la piété appelle miracles, et dont l’incroyance parle avec dédain.

C’est ainsi que les anciens d’un village deux fois centenaire entretiennent dans leurs souvenirs d’enfance, le récit d’une bonté que la Vierge Marie eût une nuit de Noël pour un petit chanteur, dont la voix mélodieuse avait si souvent célébré ses louanges.

Petit Paul chantait avec délices les cantiques à Marie. Les dimanches et jours fériés, il se plaçait dans le chœur à côté des vieux, en surplis. Son tour venait à l’Offertoire. Il choisissait alors parmi les plus beaux airs, et sa voix légère, très pure, montait vers la voûte en une invocation tendre à la Mère de Jésus. Et la voix planait sur la