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Trouées dans les Novales

qu’ils pouvaient lui inspirer de l’orgueil.

Ah ! c’était un bien brave curé.

Certes, l’abbé Vaucelin ne faisait pas grasse chair, dans son presbytère grand comme la main ; et ses dîners des jours de fête ressemblaient étrangement à des repas de carême.

— Je ne voudrais pas, disait-il, en mangeant trop ou trop bien, priver un de mes paroissiens d’une bouchée dont sa famille aurait besoin.

Et il vivait obscurément, n’ayant de richesses que dans les trésors de sa bonté, et de largesses que pour ses pauvres.

On savait, dans quelques maisons, que cet apôtre de la charité jeûnait souvent, après avoir donné le meilleur de sa table à des nécessiteux.

On lui envoyait des provisions, aussitôt détournées en cachette au profit de foyers où les bouches étaient nombreuses.