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Le Dîner du Curé

de sacrifices, que ses ouailles, naturellement, ignoraient, mais dont elles constataient chaque jour l’effet miraculeux.

Ah ! le brave homme, que ce curé !

Cœur toujours jeune, malgré les cheveux blancs comme neige et les joues pâles et très maigres.

Seuls les yeux semblaient vivre, dans cette figure émaciée, des yeux où brûlait une flamme ardente de vie surnaturelle, de visions incomprises et incompréhensibles.

Il ne parlait jamais suis consoler une souffrance ou sans accroître un bonheur.

Les fortes têtes du village le trouvaient un peu toqué, mais les humbles bénissaient sa présence et admiraient ses actions sans en discuter les motifs.

Il pardonnait à tous, à ceux qui le calomniaient parce qu’ils faisaient mal, à ceux qui vantaient ses vertus parce