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Bidou se Fâche

yant les rais erratiques de lumière crue descendant du ciel.

Avec une souplesse de gymnaste, une sûreté de main et un coup d’œil qu’une tâche moins grandiose eut rendus puériles, Bidou suivait en stratège averti chaque évolution de sa proie en perspective.

Il était maintenant couché sur la saillie, cramponné d’une main au madrier servant de garde-corps, et de l’autre dirigeant son engin carpicide.

Seule cette carpe vénérable intéressait sa convoitise.

En vain les truites moirées passaient dans l’ovale de laiton.

Inutilement les barbottes caressaient de leurs dards veloutés l’intérieur même du cercle de métal.

Bidou restait indifférent à toutes ces taquineries, et il lui fallait une patience d’archange pour ne pas brusquer ses