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SAINTES LANGUES


Dans la Sacristie, des vieilles attendent leur tour, près du confessionnal.

L’après-midi est terne.

Une averse lourde et noire bat les carreaux de la fenêtre unique.

Les murs suintent, englués de salissures gris-jaunes, ressemblant aux sinuosités d’un contour topographique, et longuement dessinées par l’eau de pluie, goutte à goutte filtrée à travers le toit perméable.

La pièce oblongue à des recoins obscurs derrière l’autel, derrière l’harmonium, derrière la pénitencerie, et ces retraits d’ombre accusent un grouillement pâteux de haillons, un roulement bruissant de rosaires, égrenés sur les doigts osseux et cliquetants.