rappeler à un cerveau dément. Si Pierre survivait, la raison était bien morte.
Marie avait foi en la guérison, pourtant.
Chez Pierre l’amnésie s’était produite sur tout ce qui précédait et suivait le sauvetage si brusquement arrêté pour lui.
L’internement dans une maison de santé de Saint-Jean fut résolu.
La présence du fou avait impressionné. Son absence affola. Au milieu des fantasmagories imaginaires de la tranchée. Pierre, aujourd’hui, paraissait immense aux yeux des Covois ; demain il les menaçait et criait sur eux des malédictions. Le fable s’accrédita dans tous les esprits, et d’exagération en exagération, la vie de ces humbles superstitieux devint intenable. En juin, personne ne voulait demeurer à Clam Cove, et les cabanes furent abandonnées. Ces années dernières, même, aucun pêcheur ré-