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La Dette

fixe était la seule manifestation mentale dans cette vie inconsciente.

Pendant les quelques jours qui suivirent la catastrophe, on crut que Lirette guérirait.

On se trompait.

La fièvre persistait. Elle s’aggrava. Ceux qui n’avaient pas été témoins de ce drame du 27, pouvaient en suivre une des phases les plus poignantes dans la vésanie du pêcheur. Mouvements, gestes, jeux d’expression, tout rappelait la tragédie. Des paroles, toujours les mêmes, harcelaient le cerveau atrophié de Lirette :

— Marie… les dépêches…

Le même cauchemar, sans trêve, hantait ses nuits. Il voulait dégager l’embrassement mortel qui l’étouffait. Il n’avait qu’une crainte, perdre sa fiancée ; qu’un souci, sauver la bouée.

— Marie… les dépêches…