Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
Les Voix Mortes

La Cador se rappela alors qu’elle avait une nièce, la Zoune Jarlais, vive et laborieuse enfant de seize ans, qui répandait partout la gaîté de son allant et la propreté de sa coquetterie. Elle la fit venir pour relever le logis de sa disgrâce.

La Zoune aurait sûrement refusé d’entrer en condition ailleurs que chez sa tante Cador, car elle avait une arrière-pensée candide : elle allait maintenant retrouver son cousin Pitou, d’un an plus âgé qu’elle, et que depuis six mois elle rencontrait à la messe paroissiale seulement. Cela lui avait suffi, comme à Pitou, Mais maintenant…

Depuis leurs premiers balbutiements, les deux cousins avaient vécu côte à côte, avaient appris à s’aimer. Un jour le père Jarlai, avait quitté le village pour ouvrir une vergée de terre dans les concessions, et les amourettes s’étaient trouvées interrompues.