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LES VOIX MORTES


Les Cador habitaient la plus vieille maison du village. Elle avait tout d’abord été bâtie en billes, longue et large, puis autour des troncs d’arbres, rugueux encore de leur écorce résineuse, on avait dressé des murailles de pierre et de cailloux, et comblé le lambrissage en foulant de la balle dans les vides. Sauf la galerie courant sur toute la façade, où donnaient la grande chambre, la salle commune et la cuisine, l’habitation offrait l’aspect d’un manoir ancien, bas et allongé, en retrait de la route.

Cinq générations de Cador avaient demeuré là. L’aîné des fils gardait la maison paternelle, et les autres allaient s’établir dans le voisinage, sur des terres que le père avait achetées dans le cinquième Rang. Les fils Cador et les gendres com-