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Trouées dans les Novales

comprenait bien le jeu de Miray, mais faisait le finaud, ne laissait rien transpirer au dehors. Il mit un comble à l’émotion de Pitro en lui avouant une fois qu’il avait chez lui, au grenier, un gros livre dans lequel tout était expliqué. Ce livre était Le Grand Albert, un traité de magie blanche et noire indispensable à quiconque voulait tenter des relations avec les démons.

Jusqu’ici Pitro avait été simplement idiot. Il devint crétin et de plus hypocrite. Il amenait constamment la conversation sur les Poules Noires passées et futures, et damnait à bon escient tous les chrétiens assez mécréants pour donner leur âme au Malin en échange d’un peu d’argent.

Lorsqu’il se fut, grâce à Salvaye, à son avis suffisamment bourré le crâne des choses indispensables au succès de son entreprise, il choisit son jour. Il avait dans l’intervalle visité toutes les