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PIERRE QUI ROULE

« C’est ici où le mensonge et la mauvaise foi deviennent le plus flagrants. Si votre correspondant vous a dit que M. X… a remplacé M. Tassé à la rédaction de la Minerve, il vous a conté là une blague dont vous n’avez pu rester la dupe après la publication des témoignages entendus en cette cause. Pour être juste, vous auriez dû dire que les témoins dont vous parlez ont déclaré, les uns qu’ils ne me connaissaient pas, les autres, qu’ils avaient cru que j’avais pris la rédaction de la Minerve et qu’ils n’avaient aucune objection à me voir m’occuper de l’administration. Les plus scandalisés étaient ceux qui ne me connaissaient ni d’Ève ni d’Adam ; mais qui ont avoué s’être scandalisés sur les représentations de la demanderesse.

« Je ne crains pas plus ces gens-là que je vous crains, vous, M. Pacaud, et vous savez que vous et les vôtres n’avez jamais pu réussir à m’inspirer votre zèle et votre enthousiasme en faveur de vos fétiches.

« J’espère que le mot catholique mis à la place de conservateur n’est pas une erreur voulue. Mon orthodoxie vaut bien la vôtre. On ne m’a pas donné en Cour, où je comparais pour la première fois, l’occasion de produire un billet de confession. S’il vous en faut un pour rassurer votre sollicitude, je vous le fournirai au besoin.

« J’ai déclaré sous serment que je ne suis jamais intervenu dans la direction politique de la Minerve, laquelle direction appartient à la compagnie demanderesse.

« Il a été prouvé par des témoins de la poursuite, que la Minerve n’a pas changé de ton, et j’ai affirmé dans ma déposition que je n’aurais pas accepté la rédaction politique de la Minerve, lors même qu’elle m’aurait été offerte par qui de droit.

« C’est en présence de ces faits, que vous ne pouvez ignorer, que vous me suscitez une querelle d’Allemand,