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PIERRE QUI ROULE

session de 1887, l’un des membres ministériels les plus influents de ce Comité dit aux trois accusés que, s’ils renonçaient à faire de la politique active, soit dans les journaux soit ailleurs, ils pourraient conserver leur emploi. Sur la foi de cette déclaration, deux d’entre eux, Quéquienne et son homonyme, résolurent de se fixer à Ottawa, Quéquienne se proposant de demander à la Législature de Québec d’adopter une loi lui permettant d’être admis au barreau après examen.

Dès le commencement de la session de 1888, l’Orateur informa les trois inculpés que leurs services n’étaient plus requis. Quéquienne retourna à la tribune des journalistes à titre de correspondant du journal l’Étendard. De retour à Montréal, il s’occupa d’abord, de la publication d’un nouveau volume de poésies et fit paraître une deuxième édition de son roman.

Ses deux compagnons d’infortune avaient été placés, l’un à Montréal et l’autre à la Législature de Québec. Pendant son séjour à Stoke, Quéquienne avait occupé ses loisirs à piocher le latin et l’algèbre avec l’aide du regretté M. Gignac, alors curé de l’endroit. Il se préparait à retourner sur sa ferme après avoir disposé de ses deux dernières publications, lorqu’on lui offrit la direction de la Justice de Québec.

Les trois traducteurs dégommés avaient touché une légère compensation que la Chambre leur avait votée après leur renvoi d’office. Une nouvelle discussion avait eu lieu à ce sujet en 1888, l’opposition soutenant que l’Orateur avait eu tort de les renvoyer ; mais n’allant pas jusqu’à dire qu’il avait excédé ses pouvoirs. Quéquienne s’était procuré une vingtaine de déclarations sous serment contenant une dénégation formelle de certaines allégations faites par M. Ives. Il ne put réussir à les faire lire en Chambre, l’esprit de corps des députés ne leur permettant probablement pas de convaincre un adversaire de mensonge dans l’unique but