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PIERRE QUI ROULE

en arriva à la conclusion que le plancher des vaches est encore la base la plus solide sur laquelle les voies ferrées peuvent être établies.

DANS LE BAS DU FLEUVE

En 1883 Quéquienne réunissait en un volume de plus de 300 pages les chansons et rimes qu’il avait préalablement publiées dans le Canard et autres journaux. Le nouveau volume fut favorablement accueilli par la presse franco-canadienne et Louis Fréchette en fit une analyse très sympathique. L’année suivante, Quéquienne publiait un roman de 450 pages, dans lequel il utilisait ses souvenirs de la guerre civile des États-Unis. La première édition de cet ouvrage, d’abord publié en feuilleton par le journal La Patrie, fut aussi l’objet d’une critique bienveillante de la part des journaux.

Après la session de 1884, Quéquienne s’occupa activement de la vente de ses deux ouvrages. À cette fin, il fit un voyage vers le bas du fleuve, s’arrêtant à Trois-Rivières, Québec, Baie Saint-Paul, Malbaie, Rivière-du-Loup, Tadoussac, Chicoutimi, Campbellton, New-Carlisle, Paspébiac et Percé. À ce dernier endroit, il gravit le mont Saint-Anne, se promena d’abord pédestrement sur les hautes falaises d’où la vue s’étend jusqu’au bassin de Gaspé, puis, réussit à se procurer une chaloupe de pêcheur. Le propriétaire de l’embarcation prit les rames et Quéquienne se mit au gouvernail.

Ils contournèrent d’abord le fameux rocher, naviguèrent jusqu’au bas des falaises et, en revenant passèrent sous la voûte d’aspect gothique dont l’unique fonction semble être de justifier le nom du rocher. Le même courant d’eau salé qui a creusé cette voûte avait antérieurement séparé du rocher une masse granitique