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PIERRE QUI ROULE

mande de M. Sawyer j’allai le représenter à Saint-Venant de Hereford, où je prononçai mon premier discours politique.

« La région que j’habitais alors réussit à élire l’homme de son choix, à cause du chemin de fer. L’autre partie du comté, quoique battue à cette élection, n’en eut pas moins sa voie ferrée, laquelle est aujourd’hui cette partie de la ligne du Pacifique qui relie Sherbrooke aux ports maritimes du Nouveau-Brunswick en passant à travers l’État du Maine. L’embranchement de Hereford n’a été construit que dix-sept ans après, et il traverse aujourd’hui la région qui a donné à M. Sawyer sa première majorité. »

RÉDACTEUR EN CHEF

En 1878, l’administration de la Minerve avait été confiée à M. J.-B, Rolland, libraire-éditeur de Montréal. Les affaires financières de ce journal étaient alors passablement embrouillées et M. Rolland fut chargé d’y mettre ordre. Une quinzaine d’années auparavant, M. Arthur Dansereau était devenu co-propriétaire de la Minerve, avec les frères Duvernay comme associés. Napoléon Duvernay étant décédé en 1878, Denis Duvernay céda sa part du journal à M. Dansereau, fonda le Courrier de Montréal et s’adjoignit Quéquienne en qualité de rédacteur-en-chef.

Dans un prospectus élaboré, la nouvelle feuille quotidienne se déclarait indépendante tout en avouant ses tendances conservatrices. Elle eut un succès d’estime, dû en partie à l’influence du nom de son propriétaire, mais aussi, dans une grande mesure, au ton des articles de son rédacteur-en-chef. Quéquienne se trouvait dans son élément, et il en profita pour exprimer une foule d’idées qui étaient celles de tout le monde, mais que, jusqu’alors, nul interprète n’avait eu l’occasion d’énoncer publiquement