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PIERRE QUI ROULE

au côté nord de la maison et je vis le fenil en flammes. J’entendis des coups redoublés sur la porte de la cour. Je vis cinq ou six Indiens dans la cour, deux d’entre eux ayant coupé le tuyau en caoutchouc.

« Je leur dis : Vous le regretterez, allez-vous-en. Un des Indiens, Lazare Akwirente, leva une hache comme s’il était pour me frapper. Quelqu’un lui arrêta le bras. L’individu qui tenait la hache me dit : Allez-vous-en. J’informai le révérend M. Jules Thibault que les Indiens avaient mis le feu aux dépendances, et je lui dis de sauver ce qu’il pourrait.

« M. Thibault et un des Frères de la Doctrine Chrétienne étaient les seules personnes qui fussent avec moi. Tous les bâtiments furent bientôt réduits en cendres. Il y avait dans le hangar 150 à 200 minots de blé, 200 à 300 minots d’avoine et autant de grains mêlés. Aucune des propriétés incendiées n’était assurée. Ces propriétés valaient $50,000. Je n’ai vu personne mettre le feu. Les Indiens ont enfoncé la porte de la cour et celle de l’église. L’Indien qui a voulu me frapper est le seul dont je puisse affirmer l’identité.

« J’ai reçu une lettre anonyme en anglais, disant que si les Indiens méthodistes étaient arrêtés, je serais tué ainsi que mes serviteurs. »

« François Miller dit qu’il a entendu, en sortant, Octave Brabant dire au révérend Jean F. Lacan que les Indiens mettraient le feu. Il corrobore le témoignage de M. Lacan relativement à l’entrée violente des Indiens, à la destruction des tuyaux de pompe et à la tentative de frapper M. Lacan.

« Bernard Lacasse, Frère des Écoles Chrétiennes, a entendu le canon, le 15 juin au matin. Il a vu M. Lacan parler à quatre ou cinq Indiens. Il corrobore aussi les témoignages précédents relativement aux me-