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PIERRE QUI ROULE

franco-canadiens achetèrent d’autres propriétés appartenant à des anglophones, et tout semblait faire espérer qu’une nouvelle paroisse allait bientôt surgir dans cette partie du comté de Compton.

NOUVELLE PAROISSE EN PERSPECTIVE

Parmi ces nouveaux colons, il y avait M. Louis Ricard, homme riche, entreprenant et chef d’une nombreuse famille. Désireux d’activer la colonisation, Quéquienne et lui conçurent l’idée d’avoir un prêtre pour dire la messe une fois par mois dans la maison des Quénoche en attendant que l’on pût obtenir l’érection canonique d’une nouvelle paroisse.

La route qui conduisait à l’église paroissiale de Sainte-Edwige était très mauvaise et les colons canadiens établis sur cette route se trouvaient plus rapprochés de Clifton-Est que de Clifton-Ouest. Une partie des paroissiens de Saint-Malo d’Auckland avaient des raisons identiques pour désirer se joindre au nouveau groupement. Sa Grandeur Mgr Charles Larocque, évêque de Saint-Hyacinthe, était alors en tournée pastorale dans les Cantons de l’Est. Le diocèse de Sherbrooke n’existait pas encore. M. Ricard, abondamment pourvu de bons chevaux et de belles voitures, offrit de transporter Monseigneur et sa suite sur les trente milles de route carrossable conduisant de Hereford à Cookshire, route le long de laquelle il n’y avait ni presbytère ni église catholique.

Cette offre fut acceptée. Il était même entendu que l’on devait s’arrêter à peu près à mi-chemin, chez M. Ricard, pour se rafraîchir un peu. Or, quand Monseigneur arriva chez M. Ricard, il fut tout étonné de trouver la route balisée sur une certaine distance et de nombreux fidèles pieusement agenouillés pour recevoir sa bénédiction, qu’il leur donna de bon cœur. Après