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nombre, ont honoré l’âme nationale en enrichissant le patrimoine universel de la science.

L’Histoire ! Elle débute avec Michel Bibaud, franchit un pas géant avec Garneau, entre dans les détails intimes de la vie avec Benjamin Sulte, jette l’abbé Laverdière sur la piste de Champlain, documente l’avenir en fournissant à l’abbé Verreau des parchemins inconnus, ressuscite un régime seigneurial dans les pages d’Edmond Roy. Ayant posé les bases de son édifice, elle demande à M. Thomas Chapais d’ériger son palais majestueux, et voilà l’Intendant Talon, et voilà Le marquis de Montcalm. Les « perles ignorées » sont maintenant sorties de leur écrin, et dans ce merveilleux tableau de l’épopée canadienne, l’âme de la Patrie salue ses interprètes.

Un sourire passe dans ce déploiement solennel. C’est la Petite histoire. Elle vient, parée de soleil et de verdure, raviver des souvenirs émouvants de la vie patriarcale. M. Adjutor Rivard nous parle, très doucement, de Chez nous, de Chez nos gens, et sa voix arrive jusqu’à l’Académie française. Plus modeste, M. l’abbé Lionel Groulx nous offre ses Rapaillages. Frère Marie-Victorin rêve de botanique dans les coins ombreux de la brousse laurentienne, et rencontre tour à tour, sous les violettes qu’il aime, deux volumes fleurant bon l’odeur des bois et des prés. Ce sourire qui passe est fait d’innombrables