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retenir. Plus près de nous Mercier, le Père Plessis, l’abbé Jean Holmes, appartiennent à la légende populaire. Plus près encore, deux hommes, l’un disparu, l’autre vivant, dominent notre époque et représentent deux courants de l’opinion : Wilfrid Laurier, Henri Bourassa. Tous ces maîtres de la parole font honneur à l’âme canadienne qu’ils ont exprimée.

Le journal, premier forum de l’idée écrite, lance par la plume d’Étienne Parent les mouvements qui renversent la Bureaucratie ; la presse fait sourdre chez nous la source des libertés réelles. Chroniques et récits, nouvelles, impressions de voyage, l’ensemble d’une collaboration qui vient étayer l’article de tête, entre les jours du Canadien et le temps du Courrier de Montréal, représente une phalange active, honorable, des écrivains qui ont manifesté sincèrement, parfois artistement comme Arthur Buies, les divers contours de l’âme canadienne.

Le roman lui-même, dont on voudrait tant nier l’existence parmi nous, a fait sa bonne part. Pays agricole avant tout, le Canada devait inspirer Gérin Lajoie et faire vivre Jean Rivard. Pays de combats, il devait insuffler au cœur de Napoléon Bourassa l’émotion qui passe dans Jacques et Marie, et placer devant les yeux de Philippe-Aubert de Gaspé Les anciens Canadiens. Pays des gran-