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RAPSODIE

Trois siècles ont pour eux gardé le souvenir,
Malgré l’oubli des lois qui le voudraient ternir,
Et l’âme qui vibrait aux chocs de Sainte-Foye,
A pour devise, encor, les mots : « Jamais ne ploye ! »
Ils ont vu Courcelette, Ypres et Festhubert,
En marchant aux Prussiens le cœur à découvert.
C’est pour ceux-là que je travaille et que je peine,
En dorant les grains lourds qui font pencher leur gaine.
Je hâte la récolte, afin que nos Poilus
Passent victorieux l’homicide talus,
Aux côtés de Barré, d’Asselin, et De Serres,
Pour prendre l’Aigle Noir et lui rompre les serres.

Bon pied, bon œil, le regard vif,
Et le sourire aux commissures,
Ils ne craignent pas les blessures
Qui leur entreront dans le vif.