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Laisser parler l’amour et la fraternité.
Elles n’ont pas trouvé le mot que Tu consacres.
Elles n’entendaient pas, et n’ont pas écouté
Ta voix, lorsque le Mal exaltait les massacres,
Les vols de territoire, et les droits du canon.
« Gott mit uns ! » criait-il, aux spoliateurs d’âmes,
Mais le Droit leur mettait au col un alganon,
Comme aux bandits lâchés des galères infâmes.
Nos descendants verront — dans quel âge lointain !
Le règne de la Paix, élaguant les armées,
Qui sans pitié mentaient au bon Samaritain ;
Ils verront dans les ports les flottes réformées,
Restes du temps barbare où le fer gouvernait ;
Ils entendront parler Dieu dans leur conscience,
Et dans leur cœur la voix des Muses, qui renaît
En donnant à la Terre un dictame : Clémence !


Toi qui sais tout, Toi qui vois tout, Dieu de bonté.
Fais que la Paix demeure, avec la Liberté !

Le vieux Monde s’aigrit de compter les désastres
Consignés, chaque jour, aux funèbres cadastres
Des horreurs que la guerre ajoute aux désespoirs.