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Et le foyer d’Enfer oblitérant la manse,
Jettera sur les corps des cendres pour linceul.
Alors une prière, éloquemment la même.
Agenouillera l’homme angoissé d’être seul,
Dans le décor sinistre et frappé d’anathème.
Alors les rescapés du désastre dernier
Renieront la Couronne et les formes anciennes.
Ils briseront l’armure et l’ordre casernier.
Qui tentent de survivre aux ruines prussiennes,
Ils feront de nouveau le rêve surhumain,
Réalisé jamais, et poursuivi sans cesse,
Des frontières sans guerre et des peuples germains,
Des serments accomplis, des pactes sans bassesse.
Ils auront tous assez souffert, assez pleuré,
Assez perdu d’amour dans les fléaux horribles
Descendus de partout, sur le Monde leurré,
Avec l’écrasement des foudres invisibles.
Qu’ils chercheront enfin ta voie, ô Créateur !

Tu n’avais pas créé les hommes pour le crime,
Mais leurs pas ont suivi le Veau-d’Or corrupteur.
Quand l’âme va trop bas, sa fierté se supprime,
Et l’argile demeure, avec les passions.
Les races, gémissant de n’avoir pas d’arbitre,
Ont traîné dans leur sang le rocher d’Ixion.
Elles n’ont pas voulu, dans leurs rogues chapitres,