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Que l’aurore doit poindre où, l’âme stupéfaite,
Les masses frémiront du mensonge avorté,
Et compteront les deuils, les ruines, les veuves,
Les rançons de douleur et d’inhumanité,
Que paieront leurs hameaux, leurs villes et leurs fleuves.
Œil pour œil ! Dent pour dent ! La vengeance des morts
Atteindra les bandits dans l’ultime refuge,
Et devant le Prétoire où pausera leur Sort,
L’Homme sera témoin, mais Dieu restera juge !


IV


…Et je montai, plus haut encor, vers l’avenir,
L’avenir qui recueille en l’atome des orbes
L’Homme du nouveau sens, qui viendra réunir
Ses frères dans la Paix, où l’âme se résorbe.
Mais toujours je priais : « Pitié ! pitié pour eux ! »

Ô Progrès ! ta lenteur épuise l’Espérance !
Tu n’as pas devancé les siècles douloureux
Qui, blessés, attendaient l’heure de recouvrance.
Ton rêve de salut dans l’ombre se débat,
Pour étancher le sang des peuples qui trépassent,
Et tombent, en criant leur haine du combat.
Quelles hauteurs faut-il que les âmes dépassent,