Page:Tremblay - Les ailes qui montent, hommage au nouvel an 1919, 1918.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lorsque viendra l’hiver et le dernier faisceau,
Car j’aurai tout donné pour le suprême assaut !

Toi qui vois tout, Toi qui sais tout, Dieu de lumière,
Fais que la Paix revienne un jour en ma chaumière !


I


… Et je fus transporté par delà les sommets
Qui dominent la vie et percent les nuages ;
Je franchis les éthers où l’âme se soumet,
Et là, tout près de Dieu, loin des humaines rages,
Je regardai le Monde ; et je criai : « Pitié ! »

Des peuples, des troupeaux enjugués à la guerre,
Ramenaient l’Homme aux temps du crime, amnistié
Par la force du glaive et du fléau Misère.
Hagards, ils répandaient leurs flots précipités,
Vaguant par millions en cohortes funèbres,
Dans les débris en feu des croulantes cités ;
Et pour calmer l’horreur de leurs fronts en ténèbres,
Lourds du sang répandu dans le sac et le viol,
Ils jalonnaient la route où passait leur sadisme,
Avec la torche incendiaire et l’alcool.
Et les pires d’entre eux, en gage d’héroïsme,
Portaient un Aigle Noir sur une croix de fer.
Ces meutes d’un césar réclamaient pour égide