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ici les raisons ou l’injustice de cette guerre, — nos Canadiens ont fait du service volontaire à côté des autres sujets britanniques. Nous sommes loyaux à condition qu’on soit simplement juste envers nous.


CONCLUSION


Nous croyons avoir démontré que les Franco-Canadiens sont chez eux en Ontario, comme partout ailleurs au Canada, parce qu’ils sont les premiers arrivés, parce que le droit des gens protège leur langue maternelle et leurs traditions, parce que la Coutume, la Constitution et les statuts provinciaux donnent un statut légal à leur idiome. Mais puisque ces droits sont méconnus même par ceux qui ont comme prérogative finale de bien administrer la chose publique, selon la justice et les droits acquis, nous sommes tenus de lutter constamment. Le premier de nos devoirs est la défense de nos droits, qu’on les appelle ailleurs privilèges ou autrement ; cette défense ne saurait être efficace qu’autant qu’elle reposera sur l’union serrée de tous les groupes français du Canada, et surtout de l’Ontario. Il faut viser plus haut que les castes, plus haut que les clans, plus haut que les coteries ou les partis, plus haut que le népotisme ruineux ; il faut regarder plus loin que la mesquine satisfaction des intérêts particuliers, si nous voulons atteindre le but de nos aspirations communes. Il faut aussi comprendre que les droits dont nous jouissons dans notre pays, même s’ils sont passagèrement attaqués par quelque secte, nous imposent des obligations envers l’État. Il nous faut vivre en bonne entente avec les concitoyens qui nous sont étrangers par l’origine,