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cette chambre même, où j’ai l’honneur de faire entendre ma voix, ont été en partie sauvés par leur zèle, et par leur courage… »


En effet, quand Montgomery parut devant Québec, les Canadiens, qui n’avaient pas suivi les prudents marchands anglais dans les sous-bois de l’Île d’Orléans, firent le coup de feu contre l’envahisseur yankee et repoussèrent l’assaut. Ils prouvèrent, en versant généreusement leur sang, qu’ils n’avaient pas oublié l’Acte de 1774 et les grandes libertés qu’il leur accordait dans toutes les parties du pays.

M. de Lotbinière pouvait dire avec raison, dans l’enceinte de l’Assemblée Législative, en parlant des Canadiens :


« … On les a vus se joindre aux fidèles sujets de Sa Majesté et repousser les attaques que des gens qui parlaient bien bon anglais faisaient sur cette ville !… »[1]


Puis, lorsque la mort de Breck entraîna défaite sur défaite dans le Haut Canada, ce furent des Canadiens-français qui, sous les ordres de De Salaberry, battirent Hampton à Chateauguay. Et nos gens étaient commandés en français[2]. Cette bataille, avec la libération de Québec, est l’un des beaux faits d’armes de l’Histoire, un des grands exploits accomplis par les Canadiens français comme acte de reconnaissance envers l’Angleterre bienveillante. Les nôtres ont fait leur devoir, encore, pendant l’invasion fénienne. Même dans la guerre sud-africaine, — il ne nous appartient pas de juger

  1. Gazette de Québec, livraison du 31 janvier 1793.
  2. Correspondance de Salaberry.