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voyaient dans l’absence d’une reconnaissance officielle de leur langue, le symbole de l’infériorité de leur race. Je comprends cela, je l’admets, j’ai étudié tous les points de la question ; et nous avons maintenant l’égalité parfaite des deux langues. »

La constitution de l’Union dit :

« L’anglais et le hollandais seront les langues officielles de l’Union et seront traitées sur un pied d’égalité ; ces deux langues auront une égale liberté, des droits et des privilèges égaux ; toutes les archives, tous les journaux et procès-verbaux du Parlement seront conservés dans les deux langues ; et toute proposition de loi, toute loi et tout document d’importance et d’intérêt public général publiés par le gouvernement de l’Union, seront faits dans les deux langues. »

Si Jamieson comprenait le droit des gens, pourquoi ce droit serait-il nié dans Ontario ?

Mais cela est récent.

Remontons jusqu’aux guerres de César, et nous verrons que dans la conquête des Gaules, pourtant jugées barbares, le vainqueur accorde, avec l’assentiment du Sénat, que le pays vaincu conservera ses lois et sa liberté ; plus loin, dans les « Commentaires », on lit que le conquérant, après avoir affranchi la cité de Comius de toutes charges, lui rend ses droits et ses lois.

Tite-Live rapporte l’opinion de Camille : « la domination la plus sûrement établie est celle qui est agréable à ceux sur qui elle s’exerce ».

« Toute nation civilisée conquise ou cédée conserve sa langue et ses lois », dit Oppenheim.

Citons l’internationaliste Vattel, qui dit dans Le Droit des Gens (Livre III, Sections 200 et 201) :