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Franco-Canadiens, vous êtes chez vous en Ontario par droit d’occupation première, et par droit d’occupation ininterrompue depuis deux cent treize ans dans Essex, et depuis, plus de trois cent trois ans dans le Nouvel Ontario.


DROIT DES GENS


Les nations policées ont toujours reconnu, depuis les temps les plus reculés, qu’une race civilisée dont l’allégeance change par suite d’une conquête ou d’une cession, conserve sa langue, ses mœurs et ses lois. La dernière application de ce principe de justice, dans l’empire britannique, n’est pas déjà si vieille qu’on puisse l’avoir oubliée à Toronto. L’union sud-africaine date du 31 mai 1910, vers l’époque, à peu près, où la lutte s’est ouverte dans notre province contre l’école bilingue ; cette Union a reçu une constitution qui donne l’égalité de droits politiques aux Anglais et aux Boers, sans différence de langue. Le bilinguisme existe dans l’Union d’une façon absolue, et c’est le docteur Jamieson lui-même qui a rendu possible l’entente pratique sur ce point important. Il déclarait que M. Steyn, ex-président de l’État libre d’Orange, l’avait converti à l’idée des droits égaux.

L’auteur du « raid » de 1884 disait à Grahamtown, le 15 février 1909 :

« C’est un discours de M. Steyn qui m’a éclairé sur la signification véritable de cette question. Nous savions l’amour qu’ils portaient (les Boers) à leur langue maternelle, mais nous ne saisissions pas l’importance énorme de l’idiome maternel chez un peuple fier comme le peuple hollandais ; car ce n’était pas seulement le culte du parler national qui entrait en jeu, mais ils