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mier martyr de la colonie, Nicolas Viel, venait évangéliser les Hurons. Trois ans plus tard, Joseph de la Roche de Daillon, un autre Récollet, visitait votre lac Nipissing, et descendait ensuite vers les lacs Ontario et Érié. Il était accompagné de Jean de Brébeuf et d’Anne de Noue, les premiers Jésuites venus au Canada. Sauf pendant cinq ans, de 1629 à 1634, les missionnaires français, ainsi que des soldats et explorateurs français, visitèrent la plus grande partie du territoire ontarien, jusqu’en 1650, alors que la dispersion des Hurons amena un changement d’orientation dans les voyages des prêtres de France. Mais les découvreurs continuèrent leur rude travail.

N’est-ce pas de la Mothe Cadillac qui, en 1703, fonda Pontchartrain, le Détroit d’aujourd’hui, après avoir parcouru le sol d’Ontario jusqu’à la presqu’île d’Essex ? Et combien d’autres ont suivi les traces de ces vaillants ?

Droit d’occupation première que les découvertes de Brûlé, de Vignau, de Champlain ; droit d’occupation première aussi, que cette première messe de 1615 et les incessantes randonnées des missionnaires et des explorateurs dans vos forêts et vos montagnes ; droit d’occupation première, encore, le sang versé par ces sublimes martyrs de la foi, — Antoine Daniel, tué à Médonté le 4 juillet 1648 par les Iroquois ; Jean Brébeuf et Gabriel Lallemant, torturés le 16 mars 1649 dans le canton de Tay, comté de Simcoe ; droit d’occupation première, toujours, que les établissements du XVIIIe siècle dans les deux Essex, et les batailles homériques livrées le long des rivières et des lacs ontariens jusqu’à la Cession.