Ihonatiria, établi tout près de Toanché II, était au bord du lac Huron, et non pas à l’intérieur des terres, comme quelques historiens ont voulu le faire croire. D’ailleurs, les Relations sont précises sur ce point :
Nous ſommes ſur le bord d’un grãd Lac (id., 102).
Il eſt vray que vous ne ſerez plus au bord du Lac pour receuoir les paquets qu’on vous enuoyera (242).
Jones cite la Relation de 1637, dans laquelle il est question de l’Insula Ondiatana, que Ducreux place exactement à l’endroit où se trouve
aujourd’hui Giant’s Tomb, droit en face de la baie Sawlog, formée
par la péninsule de Todd’s Point. Ondiatana signifie L’Ile en face de nous, ou présente à notre vue, ou devant notre Pointe. (Old Huron., 28-29-30). Le même auteur traduit Ihonatiria Le petit Hameau au-dessus du Canot Chargé (id., 185-187), l’escarpement dominant
l’atterrissage. Or le lot 6, concession XXI, occupe une falaise qui surplombe une belle et spacieuse baie à fine grève, à l’est immédiat
de Todd’s Point, en face de Giant’s Tomb. La photographie publiée
par Jones accuse nettement les contours de la carte topographique
de 1912, Ministère de l’Intérieur, et de celle de 1838. Le port de
Toanché est à quatre milles à vol d’oiseau de ce dernier endroit, selon
Jones. Or il existe un vieux sentier conduisant de la baie Sawlog
au lot A de la XVIe concession. Ses tronçons se perdent en partie dans la forêt, mais la présence d’un bout de ce sentier dans le lot
No 1 de la XVIIe concession permet de corriger la solution de continuité.
Jamais le langage figuré des Sauvages, les indications précises
des Relations, la carte de Ducreux et les fouilles ne pouvaient
mieux confirmer, avec la topographie du lieu, cet emplacement de
Jones. Des découvertes ont été faites dans le sentier qui mène de
la baie Sawlog aux hauteurs de Tiny (Ont. Archæological Report,
1913, p. 39), et passe sur la falaise d’Ihonatiria. Aux trois quarts
du chemin à peu près, entre le lot A, XVIe concession, et la baie Sawlog,
Jones établit Teandeouiata, Devant la Pointe de Sable (Old Huronia,
p. 56), nom bien approprié à un village qui se trouverait ainsi en ligne
avec la dune de sablon qui domine l’entrée de la baie de Penetanguishene.
Le P. Martin a fait une bonne aquarelle de ce goulot en 1855.
Les triangulations ont été basées sur deux repères fixes : Saint-Joseph II, ou Téanaostaiaé, où l’on a découvert dans les cendres le crucifix de la mission incendiée par les Iroquois après le martyre du