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fortant de trouver des femmes pensant à Dieu ; il est consolant de les voir, ces femmes, surmonter les dégoûts de leur nature délicate pour laver les plaies nidoreuses du cancer, et panser les traumatismes vénériens. Plus que cela. Elles veulent que le public leur aide à faire davantage en leur fournissant une partie des moyens qu’il faut pour construire une rallonge à l’hôpital.

Figurez-vous pareil geste lancé du haut de la scène par une héroïne de tragédie moderne ! Quels applaudissements ébranleraient la salle, quelles larmes couleraient sur la poudre et le fard ! Mais comme ce geste sublime appartient à la vie active, comme il vient des petites sœurs, il passe inaperçu, il perd à nos yeux sa véritable beauté poétique, tant nous restons attachés à la forme et à la convention, au lieu d’honorer l’idée pure, l’idée du dévouement impayé, l’idée de la grâce réelle, celle qui vient d’en Haut.

Jules TREMBLAY.


Décembre 1920.