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lesquelles la municipalité paye la somme magnifique de quarante sous chaque jour.

Si les exigences augmentent, la Providence veille, les religieuses nous l’ont dit. Novembre apporte un secours important. Un vieillard nommé Étienne se présente le Jour des Morts. Il a vu ce que les sœurs font pour les dénués et, afin de leur aider, il se donne avec sa fortune : $210. Ce renfort est doublé, triplé, car Sœur Thibodeau commence ses fonctions d’infirmière permanente. Il est temps que quelqu’un s’occupe plus régulièrement des malades.

À cette époque, Bytown possède au bas de la rue Sussex, tout près de la rue Cathcart, des hangars qui servent d’abri aux immigrés. La grande misère est la maîtresse de céans, et les malades languissent dans un état pitoyable. L’agent Burke ne sait où se tourner — comme d’ailleurs les autorités du jour — pour trouver un appui. Il craint de s’adresser aux sœurs, de peur d’avoir plus tard une note à payer ! Ces considérations d’indemnité ne préoccupent pas énormément les religieuses ; elles écoutent plutôt la voix qui parle en elles, et qui leur commande de chercher les besogneux. Ainsi, elles vont dans les abris des immigrés porter la consolation de leurs bons soins, de leurs connaissances médicales, évangéliques, d’infirmières chrétiennes ; elles font plus que cela, elles prennent clandestinement le blanchissage des malades, et font tous les reprisages nécessaires.

L’année tire à sa fin, et les neuf mois de la période 1845 nous offrent le bilan suivant :

Pauvres entretenus à l’hôpital
6
Orphelins entretenus à l’hôpital
7
Enfant trouvé
1
Malades payant pension (40 sous par jour)
4
Malades soignés gratuitement, sans compter les pauvres (invalides)
10
Malades soignés à domicile, et dont la moitié ont eu les remèdes sans frais
250
Pauvres habillés
15

      Total
293
Argent distribué aux pauvres
$120.00