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DU CRÉPUSCULE AUX AUBES


Écoute la voix qui babille
Dans l’ombrage de la forêt :
Cri, chanson, vocalise ou trille,
C’est la langue que Dieu permet.

Suis le torrent qu’enfle une crue
Dans la faille qui le retient :
C’est ton angoisse qui se rue
Au Jour, dont elle se souvient.

Tu vois tout sans en rien comprendre,
Et ce que tu ne crois pas voir
Frappe tes yeux sans les surprendre :
L’éclat des astres fait ton soir.

Si tu veux l’éclair qui te guide
À l’inaltérable Beauté,
Repose ton regard limpide
Sur la Force et sur la Clarté.

Ne pèse pas l’impondérable
Des choses dont tu vois l’envers :
Cherche la puissance immuable
Qui s’accuse dans l’Univers.