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L’ORBE ÉTERNEL


N’interroge pas l’Étendue,
Toi qui juges selon ton œil,
Et dont la perspective nue
Se heurte au rouvre du cercueil !

Plus près de toi gît le miracle
Dans toute chose qui se meut.
L’oiseau qui chante est un oracle
Dont ta conscience s’émeut.

La source qui te désaltère,
L’arbre qui te donne son fruit,
Le sang qui bondit dans l’artère,
Savent pourquoi le Soleil luit.

Toutes les aurores te disent
Qui fait renaître les couleurs
Et les huiles qui s’opalisent
Dans le calice pur des fleurs.

L’héliotrope est tout un monde
Qui cherche dans le jour vermeil
La chaude clarté qui l’inonde
Au doux bercement du réveil.