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DU CRÉPUSCULE AUX AUBES


Ton passé n’a pas d’origine,
Et tu ne sais pas d’où tu viens ;
Ce que ton esprit imagine
Est le seul savoir que tu tiens.

Qu’es-tu dans l’innombrable foule
Qui naît, passe, meurt sans repos
Sur ta planète qui déroule
Son orbe depuis le chaos ?

Que veut la nébuleuse blême,
Dans le vertige sidéral
Qui trace l’immense problème
De l’Infini conjectural ?

Où courent ces masses, ces nombres,
En l’effroyable mouvement
Alterné de soleils et d’ombres
Qui prolongent le firmament ?

Plus loin que le rayon solaire,
D’autres astres et d’autres cieux
Roulent dans l’abîme orbitaire
Qui fuit sans cesse devant eux.