Page:Tremblay - Du crépuscule aux aubes, 1917.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
35
LA SURVIVANCE


Il n’est plus besoin de prière,
Et la souffrance qui gémit
Sait que le Dieu qu’elle vénère
Avant son heure s’endormit.

La naïveté surannée
Ne met plus au front de l’enfant
L’auréole prédestinée
Qui contre le mal le défend !…

Mais s’il existe une autre vie
À laquelle, même sans foi.
La réflexion te convie
Quand le cœur est en désarroi,

Une autre vie où Dieu dispense
Son équitable jugement
Aux hontes de la violence
Comme au candide dévoûment ;

Vautre-toi dans toutes les joies,
Entoure-toi de tous les bruits,
L’âme recouvrera ses voies
Quand tes liens seront détruits ;